samedi 17 novembre 2007


L'idée de race a envahi la société française d'aujourd'hui



Discriminations à l’emploi, au logement, ministère de l’immigration et de l’identité nationale, discours de Dakar, rafles contre les sans-papier, incarcérations d’enfants d’immigrés clandestins, contrôles d’identité au faciès, amalgames entre délinquance, fraude et look d’étranger non européen, tests ADN, gaffe présidentielle assimilant Condoleeza Rice à une immigrée parce qu’elle est noire.

Et aujourd’hui sort un rapport de l’ONU dénonçant les graves dérives de la France et de son administration. Il y a en France un contexte de racisme larvé qui touche tous les niveaux de la société. A partir du moment où l’état et ses dirigeants montrent qu’ils ne sont pas insensibles à des clichés racialistes pour se faire une idée et définir des décisions à propos de certains problèmes du pays, c’est toute la nation qui est « contaminée ».

Qu’il est loin le temps où un étranger pouvait siéger au parlement français ! La révolution française avait aussi permis cela…


Racialisme ou racisme ?

J’ai dit « racialiste » car, pour beaucoup de gens, soit on est raciste, soit on ne l’est pas ; soit on adhère à l’idée ou au sentiment d’une hiérarchie des races, soit on est foncièrement contre ce genre d’échelle de valeurs.
En fait, on peut très bien être anti-raciste et utiliser des clichés basés sur une religion, une origine ou une couleur de peau ; ou encore, on peut très bien récuser l’idée d’une hiérarchie des races tout en admettant que l’idée même de race existe et constitue un facteur qui influence les comportements, les coutumes, les capacités de ses membres.

Ainsi, les noirs seraient de meilleurs coureurs et auraient le rythme dans la peau, les asiatiques se montreraient plus travailleurs et plus rigoureux, les européens plus conquérants et les juifs plus habiles. Vous voyez bien que les clichés ne sont pas toujours négatifs. Ils ne datent pas d’aujourd’hui. Déjà Ernest Renan et d’autres utilisaient ce type d’arguments pour justifier une hiérarchie. Tout comme l’idée d’espèce animale, l’idée de race s’est imposée à ces intellectuels du 19ème siècle et inévitablement, l’idée d’une hiérarchie.
Se baser sur un critère racial pour comprendre ou juger quelqu’un, c’est être racialiste. C’est une nuance importante mais qui ne dédouane en rien ceux qui se défendent d’être raciste tout en invoquant des critères raciaux car ce racialisme est l’antichambre du racisme.


Où en est la discrimination positive chère au président ?

Sarkozy a choisi des ministres «issus de la diversité » par discrimination positive, il se base donc sur un critère racialiste pour se donner une image de tolérance et de modernité. Juste une petite image, bien petite mais si souvent montrée...On aurait pu croire que la brise du changement allait bouleverser l’élite politique française, que l’ouverture ne se limiterait pas à quelques personnalités dévoyées de l’opposition mais inclurait une meilleure représentation des minorités à tous les niveaux de l’appareil d’état et même de la société. Force est de constater que la diversité n’a pas fait son entrée à la tête des cabinets, des administrations, des services publics et des entreprises qui comptent !

Nouvelles tendances :L'obsession des origines


L'obsession de la conformité des origines a même envahi les officiers d'état-civil de l'administration qui vous demanderont de prouver que vous avez des origines françaises si vous portez un nom qui n'est pas français de souche. Cette histoire est allée très loin dans la gabegie. Il y avait tous ces gens nés hors de France, de parents français ne portant pas un nom "français" à qui on demandait force certificats et force attestations mais on a pu voir à l'oeuvre une nouvelle forme d'antisémitisme d'état quand on a demandé à des gens qui étaient nés dans les anciennes colonies françaises de prouver leur appartenance au judaïsme. Malgré de nombreuses protestations, cela se poursuit mais on forme les fonctionnaires à y mettre des formes.


Le racisme anti-blanc


Ceux qui invoquent le racisme anti-blanc pour se défendre de certaines marques d’hostilité à leur égard de la part de certains voyous, ne se rendent pas compte qu’ils évoquent en fait leur identité blanche dont ils font un rideau et non un panache blanc. Ils font ainsi un amalgame racialiste sur l’origine ou la couleur de peau de ceux qui les ont agressés : "c'était pas des blancs". Alors l'idée d'un racisme anti-blancs dans un pays où la majorité des gens et de l'élite est d'origine européenne, c'est un mur de protection qu'on envisage de dresser pour se "protéger de l'autre" vu comme potentiellement dangereux.


L'antisémitisme alibi


C'est le même processus à l'oeuvre que dans le racisme anti-blanc. L'accusation d'antisémitisme portée à n'importe quelle occasion envers des personnalités ou des groupes en sachant qu'on en appelle, là, au rappel d'une tragédie infâme : la shoah. On se victimise, on réclame des condamnations puis de la sécurité et on construit un mur surmonté de barbelés à l'image du mur de Cisjordanie.Car le racisme n’est pas assimilable à la simple manifestation d’une hostilité, d’un rejet, d’une haine, c’est un système de pensée dont le racialisme est l’origine.


Et si on se méfie des blancs dans certains endroits de la république, ce n’est rien d’autre que l’effet boomerang d’un climat de domination violente et sans partage institué par une société qui a perpétué ses clichés coloniaux basés sur l’idée de race sans même s’en rendre compte.Coluche avec ses sketchs des années 80 comme "le pont de l'Alma" ("un homme normal...Blanc!") ou le "CRS arabe" avait été un visionnaire de cet état d'esprit dont il aimait être le miroir moqueur...!
Dés lors que je pense race, origine ou religion pour définir autrui, je suis prêt un jour pour le racisme.


http://miltondassier.over-blog.com/article-13698673.html

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